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Et voici les propos qui couraient dans la salle basse, trans-
formée en salle à manger.
« Un peu de ces « cakes » de farine d avoine, bien autre-
ment savoureux que les moelleux gâteaux de Glasgow !
Un peu de ce « sowens », dont les montagnards se réga-
lent encore dans les Highlands !
Encore de ce « haggis », que notre grand poète Burns a
dignement célébré dans ses vers comme le premier, le meilleur,
le plus national des puddings écossais !
Encore de ce « cockylecky ! ». Si le coq en est un peu dur,
les poireaux dont on l accommode sont excellents !
Et pour la troisième fois de ce « hotchpotch », plus réussi
que n importe quel potage de la cuisinière d Helensburgh ! »
Ah ! l on mangeait bien aux Armes de Duncan, à la condi-
tion de s approvisionner tous les jours à l office des steamers,
qui font le service des petites Hébrides ! Et l on buvait bien aus-
si !
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Il fallait voir les frères Melvill se faire raison, le verre en
main, se porter santé avec ces grandes pintes, qui ne contien-
nent pas moins de quatre pintes anglaises, et dans lesquelles
écumait l « usquebaugh », la bière nationale par excellence, ou
le meilleur « hummok », brassé tout exprès pour eux ! Et le
whisky, tiré de l orge, dont la fermentation semble se continuer
encore dans l estomac des buveurs ! Et si la forte bière eût man-
qué, ne se seraient-ils pas contentés du simple « mum », distillé
du froment, fût-ce même de ce « two-penny » qu on pouvait
toujours agrémenter d un petit verre de gin ! En vérité, ils ne
pensaient guère a regretter le sherry et le porto des caves
d Helensburgh et de Glasgow.
Si Aristobulus Ursiclos, habitué au confort moderne, ne
laissait pas de se plaindre plus souvent qu il ne convenait, per-
sonne ne faisait attention à ses plaintes.
S il trouvait le temps long, dans cette île, le temps passait
vite pour les autres, et Miss Campbell ne récriminait plus contre
les vapeurs qui embrumaient chaque soir l horizon.
Certes, Iona n est pas grande, mais à qui aime à se prome-
ner en bon air faut-il de si vastes espaces ? Les immensités d un
parc royal ne peuvent-elles tenir dans un bout de jardin ? On se
promenait donc. Olivier Sinclair prenait çà et là quelques sites.
Miss Campbell le regardait peindre, et le temps s écoulait ainsi.
Les 26, 27, 28, 29 août se suivirent sans un instant d ennui.
Cette vie sauvage convenait à cette île sauvage, dont la mer bat-
tait sans relâche les roches désolées.
Miss Campbell, heureuse d avoir fui le monde curieux, ba-
vard, inquisiteur, des villes de bains, sortait, ainsi qu elle eût fait
dans le parc d Helensburgh, avec le « rokelay » qui l enveloppait
comme une mantille, coiffée de l unique « snod », ce ruban mêlé
aux cheveux, qui va si bien aux jeunes Écossaises. Olivier Sin-
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clair ne se lassait pas d admirer sa grâce, le charme de sa per-
sonne, cette attirance, qui produisait sur lui un effet dont il se
rendait très bien compte, d ailleurs. Souvent tous deux allaient
errer, causant, regardant, rêvant, jusqu aux extrêmes grèves de
l île, et foulaient les varechs du dernier relais de la mer. Devant
eux s enlevaient, par bandes, ces plongeons écossais, ces « tam-
nienories », dont ils troublaient la solitude, ces « pictarnies » à
l affût des petits poissons apportés par les remous du ressac, et
ces fous de Bassan, noirs de plumage, blancs du bout des ailes,
jaunes de la tête et du cou, qui représentent plus spécialement
la classe des palmipèdes dans l ornithologie des Hébrides.
Puis, le soir venu, après le coucher de ce soleil que quel-
ques brumes voilaient toujours, quel charme pour Miss Camp-
bell et les siens de passer ensemble, sur quelque grève déserte,
les premières heures de la nuit ! Les étoiles se levaient à
l horizon, et avec elles revenaient tous les souvenirs des poèmes
d Ossian. Au milieu du profond silence, Miss Campbell et Oli-
vier Sinclair entendaient les deux frères réciter alternativement
les strophes du vieux barde, l infortuné fils de Fingal2.
« Étoile, compagne de la nuit, dont la tête sort brillante des
nuages du couchant, et qui imprimes tes pas majestueux sur
l azur du firmament, que regardes-tu dans la plaine ?
« Les vents orageux du jour se taisent ; les vagues apaisées
rampent au pied du rocher ; les moucherons du soir, rapide-
ment portés sur leurs ailes légères, remplissent de leur bour-
donnement le silence des cieux.
2
Cette poésie a été admirablement refaite par Alfred de Musset
dans l évocation si connue:
Pâle étoile du soir, messagère lointaine,
Dont le front sort brillant des voiles du couchant&
Que regardes-tu dans la plaine?
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Cytat
Fallite fallentes - okłamujcie kłamiących. Owidiusz
Diligentia comparat divitias - pilność zestawia bogactwa. Cyceron
Daj mi właściwe słowo i odpowiedni akcent, a poruszę świat. Joseph Conrad
I brak precedensu jest precedensem. Stanisław Jerzy Lec (pierw. de Tusch - Letz, 1909-1966)
Ex ante - z przed; zanim; oparte na wcześniejszych założeniach.